Violette sous la mousse
Se blottit au fond des bois,
Se plaît près des ruisseaux, douce,
Tendre, secrète aux abois,
La fraîche Violette croît.
Sa prestance ravissante,
À la noblesse d’un roi,
Sa senteur est exaltante.
De Toulouse, elle est la voix.
Jusqu’aux confins de la terre,
Sur elle on porte son choix.
L’hiver ne peut que se taire,
Il s’enfuit vaincu d’avance.
La rosée qui la caresse,
De perle ayant l’apparence
La rempli de sa promesse.
Elle accueille le printemps,
Au monde entier elle annonce
Que décroît le vent d’autan,
Qu’à s’essouffler il renonce.
Déjà l’amandier fleurit
Plus beau que boule-de-neige,
Les pêchers roses sourient
Aux nuées fraîches et vierges.
Un vol de cigogne entraîne
Après lui une odeur d’été.
En nous coule la vie pleine,
Le ciel étend sa clarté.
Vient printemps, répands la vie,
Merci tendre Violette,
En nos cœurs que tu ravis
Jaillit une joie parfaite.
Juliette